Dimitri Mallet

Dimitri Mallet (France) : face au déferlement d’images auquel nous sommes soumis, à l’ère de la vitesse et du zapping, Dimitri Mallet, en contrepoint, invite le spectateur à prendre le temps.
À travers la série Paysages peints ou filmés (2017), l’artiste transcrit les taches lumineuses que l’on peut observer les yeux fermés. Dans la peinture et la vidéo, il exprime une nécessité intérieure dans le sens où Vassily Kandinsky l’a comprise dans “Du spirituel dans l’Art” et dans la peinture en particulier (1911). Deux éléments ont été déterminants dans le cheminement de Kandinsky vers une peinture sans sujet : en 1896, “La vision des Meules” de Monet dans une exposition d’art français à Moscou puis, en 1908, la vue d’un de ses tableaux à l’envers C’est précisément ce qui intéresse Mallet dans ces images abstraites. L’analyse de Michel Henry dans “Voir l’invisible” (1988) montre que la peinture « économise sur le langage. C’est ce que la peinture abstraite nous enseigne et c’est ce qui lui donne sa capacité d’expression. Si en effet la couleur ne se rapporte pas aux sentiments de notre âme par une relation extérieure mais trouve en eux son véritable être – qu’elle est comme une sensation pure, comme une expérience pure – alors elle n’a même pas en traduisant, comme un moyen, ce contenu abstrait de notre vie invisible, elle coïncide avec elle, c’est son pathos, sa souffrance, son ennui, son abandon ou sa joie. “. L’artiste investit également l’espace d’exposition avec de courtes phrases, cachées et dispersées tout au long de l’exposition. Il nous propose ainsi, dans le Village Infini, de nous approprier lentement nos propres visions.

Images 1, 2, 3 : film de paysage

Images 4, 5, 6, 7 : Dimitri Mallet, film de paysage #1, 2017. Film HD, 45' 08, muet, boucle, casque antibruit.

Toutes les photos : © Dimitri Mallet, ADAGP Paris.